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4EME EDITION DU FESTIVAL CULTUREL ET ARTISTIQUE YOR ART, UN JEUNE UN TALENT

 

LE CENTRE DE RECHERCHES ET D’ÉCHANGES INTERDISCIPLINAIRES

SUR LA PROMOTION ET LA DIFFUSION DES ARTS ET DE LA CULTURE

  

                                                                                           

 

 

 

                                                                                                       PRÉSENTE :

 

FESTIVAL ARTISTIQUE ET CULTUREL « YOR ART » (Un jeune, un talent)

(4Ème ÉDITION)

 

Nkongsamba du 15 au 19 mai 2018

Sous le haut patronage de Monsieur le Préfet du Moungo,  Dr GALIM NGONG Iréné

Thème: « les Beaux-arts au service de l’unité et de la paix au Cameroun».

 

THÈME DE LA CONFÉRENCE-DÉBAT

 

« Créations artistiques et patrimoine culturel dans la promotion des valeurs de paix et d’unité en contexte camerounais».

(Date : 15 mai 2018, Lieu : ENIEG DE NKONGSAMBA, Heure : 14H 00)

 

              Contexte et intervenants

 

            Dans ses trois missions régaliennes qui sont : former, promouvoir et diffuser les arts et la culture au Cameroun, le CREIPDA organise depuis 2015 un Festival dénommé Festival YOR’ART « Un jeune, un talent » avec pour principal objectif, familiariser les jeunes de Nkongsamba et de ses environs à la création artistique et à la culture. Nous sommes partis d’un constat selon lequel, le Cameroun considéré comme le résumé de l’Afrique dans presque tous les domaines, est un bastion de créativité et d’innovations sur le plan artistique et culturel. Toutefois, cette réalité semble aujourd’hui perdre tout son sens, tant nos pratiques culturelles, nos us et coutumes dans leur dynamisme sont sujettes à l’abandon, si non à la négligence de la part de nos jeunes. deux raisons peuvent être examinées à ce sujet: d’une part, beaucoup de jeunes, pris par l’influence de la modernité, semblent ne plus vouloir perpétuer la tradition de leurs ancêtres par la création d’œuvres d’art et des pratiques culturelles, et d’autre part il n’existe pas assez d’occasions d’échanges et de transmission  du savoir-faire artistique et culturel.

C’est pour pallier à ces manquements que l’Association dénommée "Centre de Recherches et d’Échanges Interdisciplinaires sur la Promotion et la Diffusion des Arts et de la Culture" (CRÉIPDA) dans le cadre de ses activités, organise la 4ème édition du festival « YOR ART » un jeune, un talent, forum d’échanges culturels et de formation artistique destiné aux jeunes scolarisés et non scolarisés de Nkongsamba et ses environs. Pour rester en phase avec l’actualité brulante du moment, nous avons choisi une thématique dans cette 4ème édition, qui rattache les Beaux-arts aux problèmes de l’unité et de la paix au Cameroun d’où le thème de la conférence « Créations artistiques et patrimoine culturel dans la promotion des valeurs de paix et d’unité en contexte camerounais».

Ce thème générique, laisse ressortir les sous-thèmes qui seront analysés et commentés par les différents experts dont les noms, qualifications et titres des exposés sont les suivants :

  • Dr TCHANDEU Narcisse Santores (CC, Université de Yaoundé 1-FALSH-): Contribution des Arts Plastiques ou visuels dans la promotion de la paix et l’unité au Cameroun.

 

  • Dr ARETOUYAP CHAMBA Mireille Flore (Enseignante Université de Dschang/IBA de Foumban : Contribution de la musique et des danses patrimoniales dans la promotion de la paix et l’unité au Cameroun.

 

  • EKOUMBAMAKA Paul Aimé (Doctorant Université Lyon 2 Lumière et Enseignant Université de Douala/IBA de Nkongsamba : Contribution du cinéma, de la télévision et de l’art dramatique dans la promotion de la paix et l’unité au Cameroun.

 

  1. ESSOUKAN MOUKALA Benjamin (Diplômé de l’IBA de Nkongsamba/Université de Douala, Cinéaste-monteur)

 

  • Officier Médecin de l’Armée camerounaise (Nom à confirmer): – RASS- Nkongsamba. Violence et état psychologique des populations en temps de guerre : le cas du Cameroun.

 

  • ATEBA OSSENDE (Expert et Consultant en muséologie et patrimoine : Contribution du patrimoine matériel et immatériel dans la promotion de la paix et l’unité au Cameroun.

 

         Mlle EDIMO Yolande (étudiante en Master Patrimoine et muséologie à l’IBA Nkongsamba/Université de Douala) 

 

  • Mme NGOH EPOH (PENI, ENIEG de Nkongsamba): Contribution de la littérature orale et écrite dans la promotion de la paix et l’unité au Cameroun.

Consignes : Chaque exposant voudra bien préparer un exposé clair et succinct d’environ 10 minutes et associer dans la mesure du possible, des documents sonores et/ou visuels pour mieux illustrer ses propos. Les exposés en version numérique seront directement publiés sur le site internet du CREIPDA : www.creipda.info et le blog https://cultureprocameroun.blog4ever.com/ pour leur diffusion internationale.

Contacts: (237) 699474760/678353901/242686559/675 66 36 23/ vendelin2010@yahoo.com

 

                        Dr Vendelin ABOUNA ABOUNA, Président Général du CREIPDA, Chargé de Cours, Université de Douala/IBA, Membre du CCIU

  

 

 

 

 


02/05/2018
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Article sans titre

3e Salon International du Tourisme Durable – MERCATOUR

Du 29 novembre au 2 décembre 2017 à Yaoundé

Proposition de communication

(Axe thématique : Tourisme, art, culture et sports)

 

Thème :

Patrimoine culturel chrétien et Tourisme Durable: cas des atouts artistiques, historiques et religieux de Mvolyé, citadelle de la foi au Cameroun 

Par

Vendelin Abouna Abouna, Docteur/Ph. D en Histoire de l’art, Chargé de Cours à l’Université de Douala/Institut des Beaux-arts

BP : 525 Nkongsamba-Cameroun

Cel: (237) 699 47 47 60/ 678 35 39 01/242 68 65 59

E-mail: vendelin2010@yahoo.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

Dans l’histoire des religions, il y a toujours eu des lieux populaires qui fascinent par leur ancienneté, leur symbolisme et surtout leur sacralité. L’attraction qu’ils exercent sur les croyants est telle que certains ne peuvent pas s’empêcher de les visiter pour des raisons spirituelles et même récréatives. Ces visiteurs sont non seulement des pèlerins à la rencontre de leur Dieu, mais aussi des touristes religieux à la quête du plaisir que procure la nouveauté. Le christianisme depuis le moyen âge, attire les milliers de touristes religieux avec Saint-Jacques-de Compostelle, l’Islam aujourd’hui fait converger autour de la Ka’ba en Arabie Saoudite, les centaines de milliers d’âmes, c’est aussi le cas de la tombe de Saint Pierre dans la cité du Vatican, du Saint sépulcre ou du mur des lamentations à Jérusalem, la liste est loin d’être exhaustive.  Dans le cas du Cameroun en général et de l’archidiocèse de Yaoundé en particulier, le site de Mvolyé est un véritable archétype que les premiers Pères missionnaires, Pallotins et Spiritains, ont admirablement bâti. C’est dans ce site que va s’écrire en lettre d’or l’histoire de la spiritualité catholique au Cameroun par de nombreuses réalisations sociales et ecclésiales, qui à l’époque, ont contribué à la propagation de la foi et continuent à le faire aujourd’hui. Dans cette communication, il est question pour nous de démontrer que Mvolyé, véritable citadelle de la foi catholique au Cameroun, est un patrimoine culturel et religieux qui peut contribuer au développement du tourisme durable par ses atouts historiques, artistiques et religieux à condition que l’Etat et l’Eglise en prennent conscience et proposent des mesures appropriées. Ainsi, pour mener à bien notre réflexion, nous allons dans un premier temps situer le site dans son contexte historique. Nous présenterons ensuite ses atouts artistiques sans entrer dans les détails analytiques. Enfin, nous tenterons de faire des propositions de quelques mesures incitatives à l’endroit de l’Etat et de l’Eglise, visant à faire de Mvolyé, un site touristique inspiré du développement durable.

  1. MVOLYE, CITADELLE TOURISTIQUE PAR SON ATOUT HISTORIQUE

I.1.Origine du nom Mvolyé

Les noms, nous le savons déjà, portent une charge symbolique, une énergie et même une émotion. Le nom de Mvolyé aussi comme d’ailleurs tous les noms de quartier de la ville de Yaoundé, est fondé sur une réalité socioculturelle profonde, même comme à première vue, sa graphie sobre semble ne traduire rien d’extraordinaire. En effet, ce nom en lui seul suffit pour attirer les touristes, simplement par le caractère burlesque de l’anecdote dont il tire son origine. Ainsi, sur le plan étymologique, d’après les recherches de Mathieu MVOGO, ce nom viendrait de l’expression Ewondo « Mvol ayé ». « Mvol » signifie « promesse » dans le sens de donner sa parole à quelqu’un ; « ayé » signifie « difficile »,  « dur », « compliqué ». « Mvol ayé » veut donc dire, tenir difficilement à sa parole, à ses engagements ; c’est aussi le fait de rembourser difficilement ses dettes. L’origine de ce toponyme est contenue dans le récit que voici : « Dans le lieudit Mvolyé aujourd’hui, il y aurait un chef qui aimait contracter des dettes en biens matériels et humains : chèvres, moutons, produits agricoles, produits de chasse, jeunes filles en guise de mariage (...) auprès des habitants des villages voisins  soumis à son autorité. Mais malgré ses promesses de rembourser, il y tenait difficilement. Il fallait toujours presser pour obtenir un remboursement. Il hébergerait parfois les gens venus demander le remboursement de leurs dettes, pendant des jours entiers et ne manquait jamais de raisons pour convaincre ses bailleurs car dit-on, il était un très bon parleur d’autant plus qu’il était « Zomeloa » (chef). Alors on a fini par le surnommer « Mvol ayé »  et chaque fois que quelqu’un se rendait chez lui, il disait en langue éwondo « Make a Mvol ayé » ce qui signifie « je vais batailler pour avoir le remboursement de ma dette »[1]. C’est finalement cette anecdote, que certains qualifieraient de légendaire, qui est devenue le nom de tout son village désormais appelé « Mvolyé » qui plus tard va accueillir les premiers missionnaires.

                                                                                                  N

 

 

 

 

 

 

 

                                                              Mvolyé

 

 

Fig.1 Mvolyé sur la carte du Cameroun (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mvolyé)

I.2. Bref historique du site religieux  Mvolyé

La valeur historique fait partie des éléments qui confèrent l’importance non seulement à une œuvre d’art, mais aussi à un lieu ou à un site touristique. Le site religieux de Mvolyé est donc riche sur le plan historique que nous allons tenter ici d’en dégager les grandes lignes.                                         

C’est le 13 février 1901, que les missionnaires pallotins de nationalité allemande font leur entrée dans la région du centre, en provenance de Kribi. C’était une équipe restreinte, constituée de Mgr. VIETER et de son compagnon, le Frère JAGER. Ils furent reçus par le chef de famille Mvog ATANGANA MBALLA, le nommé ESSOMBA MEBE. Après cet accueil, les deux membres du clergé furent conduits vers une ancienne factorerie où ils passèrent un court séjour de location. Après, ils se rendirent à Mvolyé, lieu qu’ils jugèrent très agréable pour leur stabilité missionnaire. C’est sur cette colline qu’ils fondent la toute première mission catholique du Centre, du Sud et de l’Est Cameroun, réalisant ainsi  leur vieux rêve, celui de créer un siège pour l’évangélisation des terres intérieures.

 

 

  1. MVOLYE, CITADELLE TOURISTIQUE DE YAOUNDE : PRESENTATION DE QUELQUES ATOUTS ARTISTIQUES

I.1. L’église paroissiale St. Esprit

 

-Bref historique

 

Les travaux de construction de l’église Saint-Esprit de Mvolyé ont commencé en pleine période pascale de l’année 1905 et le gros œuvre était terminé en décembre de la même année, après environ huit mois de travaux laborieux. Le 3 juin 1906, à la pentecôte, Mgr. Henri VIETER procéda à la dédicace de ce lieu de culte. Ainsi pouvait-on désormais voir une église majestueuse dominer la station missionnaire de la colline de Mvolyé ; de là, une belle vue panoramique s’étendait jusque sur les collines Eton, notamment sur la chaîne de l’Elumden (« Nkol Elumden »).

 

-Brève présentation

 

L’église de Mvolyé dont les constructions ont débuté entre mai - juin 1905, est un chef-d’œuvre des missionnaires pallotins de nationalité allemande. De maçonnerie lourde disposant de murs épais, elle présente trois vaisseaux : un vaisseau central et deux collatéraux. Ses dimensions ne sont pas négligeables ; soient 36 mètres de longueur et 14 mètres de largeur.

 

Ph.2. Église St esprit de Mvolyé-Yaoundé, 1905, façade principale. Cliché : ABOUNA 2011

 

Ph.3. Église St esprit de Mvolyé-Yaoundé, 1905, façade gauche. Cliché : ABOUNA 2011

 

 

 

 

 

 

 

Son plan obéit à une forme de croix latine, exemple classique des églises épousant le style basilical. L’ensemble de l’ouvrage, à l’extérieur comme à l’intérieur, témoigne d’une belle harmonie où simplicité, fonctionnalité et proportionnalité se côtoient. La façade présente une petite tour coiffée d’un clocher en forme de « mitre d’évêque » inspiré des belles petites églises de Germanie qui décorent la vallée du Rhin ou du Lahn. Ce clocher présente trois fenêtres au premier niveau, en hauteur, une double fenêtre haute en persiennes s’ouvre sur ses quatre côtés. Sur ce même élément architectural, l’observateur peut identifier trois horloges orientées vers trois directions différentes : l’ouest, le nord et le sud respectivement. Le tout est couronné d’une boule, rappelant le globe terrestre que surplombe la croix du Divin rédempteur (Jésus-Christ).

Sur la façade principale, côté ouest, on peut lire l’inscription « 1906 » imprimée en noir, année rappelant la date de la dédicace de cet édifice par Mgr. Henri VIETER. L’entrée dans l’église se fait par le biais d’un petit porche dont le toit repose sur quatre piliers, l’atrium6 étant absent. Quant aux deux bas-côtés, ils sont accessibles de l’extérieur par deux portes. De l’intérieur comme de l’extérieur, l’on reconnait aisément les huit travées qui rythment le vaisseau central. L’édifice est recouvert d’un toit principal de tuiles en doubles pentes et deux autres toits en pentes couvrant les bas-côtés d’une manière respective. Les deux bras du transept sont également recouverts de toits en pentes doubles respectivement. Les fenêtres se présentent sous forme de vitraux.

 

En somme, l’église de Mvolyé est une illustration de l’approche selon laquelle, la méthodologie et l’action missionnaires des pallotins allemands étaient marquées par une dimension intégrale telle que l’a plusieurs fois souligné la récente historiographie ecclésiale. Cette église à elle seule, par cette charge historique, symbolique et artistique, fait de Mvolyé un site touristique emblématique.

I.2.La basilique Marie Reine des Apôtres

-Bref historique

C’est le 15 août 1990, après avoir surmonté moult difficultés que Mgr. Jean ZOA alors Archevêque de Yaoundé, procède à la pose de la première pierre du sanctuaire marial de Mvolyé, actuelle basilique, après la destruction de l’ancienne église au début de la même année. Sur le plan purement humain, et d’après le projet de Monseigneur l’Archevêque, la construction de l’édifice de Mvolyé était un défi objectif et très ambitieux. À cet effet, sa conception devait s’appuyer sur une recherche très accentuée « d’expression symbolique, avec des dispositions favorables à la participation des fidèles aux offices et aux recueillements ».[2] Les travaux de construction de cet ensemble architectural ont duré environ dix ans, puisque c’est en 2001 que fut organisée la dédicace dudit édifice. En 2006, ce bâtiment a revêtu le statut pontifical de basilique, suite au décret de la congregatio de cultu divino et disciplina sacramentorum, prot n.1667/05/L signé le 2 mars 2006, par Francis Cardinal ARINZE, Préfet de la cité du Vatican.[3] La nouvelle basilique dédiée à Marie, sera dédicacée en décembre 2006 par le légat du pape cardinal Jean-Louis TOREN, assisté de l’Archevêque Victoire TONYE BAKOT, de tout l’épiscopat camerounais et des autorités politiques du pays.

-Brève présentation

La capacité d’accueil de cette basilique s’évalue entre 3000 et 3500[4] fidèles ; avec une grande ouverture s’étendant sur une esplanade extérieure qui portera le nom de place Sainte-Marie d’une capacité de 15 à 20 000 personnes. Les objets et œuvres d’art sacrés qui constituent la décoration de la basilique de Mvolyé contribuent aussi au rayonnement fastueux de cet édifice. Cet art n’est pas le fruit du savoir-faire d’un seul artiste, ni même des artistes d’un seul pays, mais le fruit d’une synergie de plusieurs artistes venus des régions du monde différentes : Zaïre(R.D.C), Cameroun et France. Voici les titres de quelques œuvres : la Vierges et l’enfant (sculpture), le chemin de croix (sculpture en bas-relief), les vitraux sur les thèmes de l’Ancien et du Nouveau Testament, les panneaux de mosaïque sur le thème des sacrements, les fontaines, le Christ du tabernacle.

La basilique Marie-Reine des apôtres est un édifice architectural qui se dresse majestueusement sur l’ancien site qu’occupait la première cathédrale de Yaoundé. Sa forme extérieure, qui s’inscrit dans une architecture exceptionnelle, peut être attribuée à la morphologie du sphinx[5] égyptien, symbole du pharaon protecteur du peuple. C’est aussi l’image d’une mère poule qui couvre de ses ailles ses poussins. Cette mère poule ou ce sphinx, c’est la Vierge Marie protectrice de l’Église, nous a révélé le père Bruno ATEBA, l’un des anciens responsables des lieux, aujourd’hui Evêque Maroua-Mokolo. Voilà à quoi ressemble la forme externe de ce lieu de culte.

Fig.5. Basilique Marie-Reine-Des-Apôtres de Mvolyé (Yaoundé) : Façade droite. 1990-2000 Cliché : ABOUNA 2011

 

Fig.4. Basilique Marie-Reine-Des-Apôtres de Mvolyé (Yaoundé) : Façade principale vue de ¾, 1990-2000. Cliché : ABOUNA 2011

 

    

 

 

I.3.Les autres infrastructures culturelles et sociales

            A ces deux chefs-d’œuvre architecturaux qui font de Mvolyé un site touristique d’envergure, nous pouvons ajouter les trois statues, illustration de la douzième station de la passion du Christ (Jésus meurt sur la croix) que l’on peut voir en contre-bas de la colline, le grand cimetière où repose certains Pères de l’Eglise catholiques au Cameroun comme Mgr Jean Zoa, Mgr Vieter, le Père Mveng, et bien d’autres.  Mvolyé, tel un petit Vatican, offre aussi aux visiteurs plusieurs institutions catholiques ; notamment les sièges de la Conférence épiscopale nationale et de nombreuses congrégations religieuses installées au Cameroun. L’on note également la présence des célèbres établissements scolaires primaires et secondaires tels que les écoles Notre-Dame et Saint Joseph, le Collège François-Xavier Vogt, le Séminaire Sainte Thérèse qui ont été les moules de nombreuses générations de hauts cadres de l’Administration publique, de prêtres et évêques, le collège Benoît XVI, le centre Jean Vingt Trois, etc.

Tel se présente le site de Mvolyé avec sa vieille Paroisse sans ride. Il invite d’une part les fidèles catholiques à l’écart, pour un recueillement intime avec leur Créateur, et d’autre part, il offre aux visiteurs quelle que soit l’obédience, et aux pèlerins qui viennent des quatre coins du pays et du monde, un cadre tourisme et spirituel.

 

III. LE SITE TOURISTIQUE DE MVOLYE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE : PROPOSITION DE QUELQUES MESURES INCITATIVES

  1. Définition du tourisme durable

Le tourisme durable tel que défini par l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) est une forme de “tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l'environnement et des communautés d'accueil”. Par ailleurs, le tourisme durable est une vision, voir une philosophie qui s’inspire du développement durable.

            En effet, si le tourisme durable vise à promouvoir les aspects économiques, sociaux et environnementaux présent et futurs pour le bien-être des personnes, ces objectifs ne sont pas très éloignés des valeurs cardinales que prône l’Eglise, dont la plus importante est l’épanouissement de l’Homme dans son milieu. Mvolyé comme site touristique religieux dispose donc d’un certain nombre d’atouts pouvant assurer cet épanouissement de l’homme dans tous les plans : sociaux, culturels et spirituels. Cependant, en tant que site touristique s’inspirant du développement durable, le site de Mvolyé devrait s’accompagner d’une batterie de mesures incitatives que l’Etat d’une part, peut mettre sur pied à travers les ministères du tourisme et des arts et cultures, et l’Eglise d’autre part à travers des Evêques. Voici quelques une de ces meures :

  1. Les mesures gouvernementales (ministère du tourisme et ministère des arts et de la culture)

Le politique, en tant que principal acteur dans la mise en œuvre de la politique générale de la Nation, est en premier responsable de la promotion et de la valorisation des monuments architecturaux religieux au Cameroun. Ainsi, pour jouer ce rôle de façon efficiente, il devrait :

-Encourager les populations locales de s’approprier le site comme leur patrimoine ;

-Mettre sur pied des groupes de chercheurs pour la recherche et l’identification d’églises en danger sur le site;

-Procéder à la recherche des fonds pour la restauration des édifices en danger visible sur le site;

-Procéder à une conservation préventive et curative le cas échéant, c’est-à-dire, restaurer les édifices religieux en mauvais état sur le site;

-Inscrire les opérations dans le cadre des projets collectifs proposés aux bailleurs de fonds ;

-Retrouver, promouvoir et financer la restauration d’une ou plusieurs œuvres d’art du patrimoine des églises du site de Mvolyé ;

-Organiser des journées portes ouvertes permettant aux grand public de venir apprécier les églises et les œuvres ou objets que le site abrite;

-Encourager le mécénat culturel et touristique, et mettre sur pied les dispositifs fiscaux incitatifs…

-Créer des centres de conservation-restauration spécialisés dans les monuments et objets religieux;

-Impliquer les collectivités territoriales décentralisées (les mairies et la communauté urbaine), qui doivent prendre en charge la promotion et la valorisation des églises et autres ouvrages implantées dans le site (Personne ne peut plus feindre d’ignorer combien la culture est vecteur d’espoir  pour les élus locaux. Associée au tourisme, elle est mise en avant comme un facteur déterminant de développement local et tient une place devenue souvent non négligeable en matière d’aménagement du territoire) ;

-La médiatisation aussi bien dans les canaux classiques (radio, presse écrite, télévision) que dans les canaux numériques (internet et réseaux sociaux) ; etc.

 

Ces quelques mesures, si elles sont mises en œuvre, vont permettre à Mvolyé de s’inscrire dans la dynamique du tourisme durable ou du développement durable par la production des richesses et l’épanouissement des visiteurs ou des pèlerins. En France par exemple, plus de 95 % des 300 000 objets classés ou inscrits au titre des monuments historiques, appartiennent au patrimoine religieux : c’est une richesse incroyable qui s’inscrit dans des domaines variés : le vitrail, la peinture murale ou de chevalet, la sculpture sur bois ou sur pierre, l’orfèvrerie, les ornements liturgiques, les bannières, les manuscrits, les cloches, les orgues, etc. Au Cameroun, on retrouve cette même hétérogénéité des biens artistiques et culturels dans les lieux sacrés en général et à Mvolyé en particulier.

 

  1. Les mesures en direction des hommes d’Eglise

 

Le site touristique de Mvolyé tout comme les autres à travers le monde, ont à leur tête des évêques ou des archevêques. Il revient donc à ceux-ci de mettre en place une politique de promotion et de valorisation du patrimoine religieux de leurs paroisses à la suite de l’Etat. Le travail à faire, dans le cas de Mvolyé, peut reposer sur ces quelques suggestions :

-Créer des associations diocésaines de promotion, de valorisation et de protection du patrimoine religieux ;

-Créer des commissions diocésaines d'art sacré et des Comités paroissiaux de sauvegarde du patrimoine.

-Créer des musées d’art sacré dans les diocèses et archidiocèses contrôlés par la Direction du Musée national ;

-Créer des boutiques de vente d’objets, œuvres de piété et autres gadgets afférents au site de Mvolyé dans les paroisses, les diocèses et les archidiocèses (bien sûr cela se fait déjà dans les procures, mais ça reste insuffisant) ;

-Mettre sur pied des centres de formation spécialisés dans le domaine de l’art sacré (se former par exemple dans l’art du vitrail, dans l’art de l’icône, dans la peinture et sculpture sacrées, etc.) sur le site de Mvolyé, considéré comme un centre pilote;

-Créer un fonds spécial pour la conservation et la valorisation du site de Mvolyé (celui-ci peut être fourni par une quête spéciale -quête « imperée » - organisée une fois par mois, des dons et des prélèvements sur des cotisations des associations des différentes paroisses)

-Organiser des journées d’études sur les églises chargées de symboles et d’histoire visible sur le site;

-La mise en valeur du site par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (création des sites internet, publier les monuments dans les réseaux sociaux), etc.

-La mise en valeur du site et de ses monuments par l’impression des pagnes, des teeshirts, les calendriers, etc.  

 

            Conclusion

        Au terme de cet exposé, nous pouvons retenir que Mvolyé, mère de toutes les paroisses catholiques des régions du Centre, du Sud et de l’Est, est un véritable site touristique par son histoire séculaire, ses édifices architecturaux, ses œuvres d’art, ses infrastructures scolaires et sociales, etc. Après avoir présenté certains de ces atouts, nous avons estimé que ceux-ci sont d’une richesse inestimable qui, une fois mise en valeur, peuvent impacter sur le développement durable du Cameroun en général et de Yaoundé en particulier. C’est pourquoi nous avons procédé par la proposition des mesures étatiques et ecclésiales visant à faire dudit site, un véritable lieu d’attraction et de production des biens et services pour le bien-être des populations. Ainsi, ces propositions que nous avons faites, visent donc une prise de conscience des lacunes structurelles observées, et incite à la mise sur pied d’une véritable politique de valorisation de ce site touristique qu’est Mvolyé. Pour que ceci se fasse de manière efficiente, il faut, en dehors de la volonté politique et ecclésiologique, combiner des moyens financiers, la formation et la promotion multiforme.

 

 

[1] Cf. Mathieu Mvogo, «  Origines des noms des quartiers de Yaoundé; Les noms liés à l'Histoire », in http://www.ongola.com/articles.consulté le 27/112017 à 22H 30

2  Sœur Marcelline MANGA, ibid.

3 Voir ce décret, à la suite de l’article : la nouvelle basilique pontificale de Mvolyé- Marie Reine des Apôtres   de Mgr. Victor TONYE BAKOT, in, Mvolyé-Yaoundé, citadelle de l’Église du Cameroun, idem, p.197.

4 Ces chiffres sont unanimement donnés par le Père Olivier Paulin AWOUMOU et sœur Marceline MANGA, dans leurs ouvrages respectifs : Sanctuaire marial de Mvolyé, une basilique du troisième millénaire, p.8 et Basilique Marie-Reine-des-Apôtres de Mvolyé, p. 6.

5 Sphinx ; sorte de monstre à corps de lion et tête humaine.

 


21/12/2017
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